Les "Cités réconciliées" suggèrent des villes métaphoriques. Quête vers la transfiguration du paysage, cette série façonnée de volumes architecturés à travers un répertoire de formes organiques, établi un lien entre urbain et nature. Les "Cités Réconciliées" sont un plaidoyer pour l’arbre, dénonçant la perte du rapport mé taphysique à l’élément naturel. Leur ambivalence et leur texture interroge sur la condition du règne végétal en ville. La cité se construit en fonction de logiques urbanistiques et de rentabilité. Pourquoi faire le sacrifice de ce dernier pilier naturel quand il nous sauve ? D’immenses platanes jalonnent mon atelier, mutilés, maltraités, malades, sacrifiés dans l’indifférence. Inexorablement abattus ces géants vaincus sont engrangés à l’atelier pour une réconciliation plastique. Marquée par les parasites et la maladie, la chair ligneuse de la "Grande Cité Réconciliée" porte trace de ces maux, victime de l’urbanisation.

Evelyne Boinot